Actualité

Patrimoine architectural

Mise à jour le 16/02/2021

Monuments et lieux d'histoire


Afin d'honorer la vaillance de la Grande Armée qui venait de remporter les batailles d'Austerlitz (1805) et d'Iéna (1806), Napoléon Ier décréta en 1806, l'érection d'un arc sur le terre-plein de l'Etoile. Le projet avait été confié à Jean-Arnaud Raymond et Jean-François Chalgrin. Comme il advient souvent dans les grands travaux - même contemporains - les plans de l'arc haut de 50 m, soit le double de celui de Septime Sévère, sur le forum romain, furent déposés en hâte et la pose de la première pierre eut lieu le 15 août 1806, jour anniversaire de l'Empereur. Par la suite, Chalgrin établit seul un nouveau parti architectural, scrupuleusement respecté par ses successeurs, en dépit des vicissitudes des régimes politiques. Toutefois, à la mort de Chalgrin en 1811, le monument ne dépassait pas 5,40 m de hauteur. Les travaux, poursuivis sous le règne de Louis XVIII, ne furent achevés qu'en 1836 sous Louis-Philippe, le roi des Français, qui voyait dans cette persévérance l'opportunité de cicatriser les divisions de la nation. Aujourd'hui, l'Arc de triomphe reçoit 1,5 million de visiteurs par an. Si Chalgrin avait imaginé les groupes sculptés de Rude, Cortot et Etex, il n'avait rien prévu pour l'intérieur du monument. Abel Blouet en 1835, orna la voûte de caissons à la romaine où figurent les noms des 128 batailles de la République et de l'Empire.
Texte Lucien Maillard


C'est l'un des plus somptueux hôtels de la plaine Monceau, élevé entre 1878 et 1884 par l'architecte Jules Février pour Emile Gaillard, régent de la Banque de France. Ce dernier souhaitait une demeure suceptible d'abriter ses collections d'oeuvres d'art de l'époque renaissance: peintures, faïences, étains, tapisseries… Prenant pour modèle l'aile Louis XII du château de Blois, l'architecte conçut cet hôtel en brique rose dans le goût historiciste propre au XIXe siècle.
A l'intérieur du bâtiment, les appartements de réception, salon, salle de jeux ou de danse étaient décorés de boiseries de la fin du XVe siècle. L'hôtel fut inauguré de façon éclatante par un grand bal masqué le 11 avril 1885, réunissant plus de 2 000 invités en costumes renaissance, le maître des lieux incarnant lui-même Henri II.
A la mort du banquier, ses héritiers vendirent les collections ainsi que le précieux écrin de brique.
En 1919, l'hôtel fut acquis par la Banque de France pour 5 millions de francs, il en avait coûté plus de 11 !
L'hôtel Gaillard est depuis avril 1999, classé monument historique pour son architecture et son décor intérieur.


Jean-Louis Gaillemin, "L'hôtel Gaillard",
Connaissance des Arts n°571, avril 2000, p.56-63


La saga du rêve américain
Peu de salles, dans l'imaginaire parisien, ont été associées à ce point aux éblouissements du cinéma américain, de « Singin' in the rain » au « Dictateur ». Flash back sur les enchantements d'Hollywood dans les fauteuils en velours du MacMahon.
Les pieux dévots de Vincente Minelli, d'Ernst Lubitch, de Charlie Chaplin et de Franck Capra ont appris le bonheur, comme les soupirants de Cyd Charisse et les amoureux précoces de Ginger Rogers, dans la pénombre bienfaisante du cinéma MacMahon. Lycéens en culotte courte ou lecteurs de Sartre en imper à la Bogart se grisaient alors des pas de deux en technicolor, des acrobaties de Gene Kelly et du Paris transfiguré par George Gershwin. Un seul mot de passe - « I got rythm » - suffisait à déclencher l'enchantement. Les adolescents des années cinquante et soixante avaient trouvé là le remède à leur mal de vivre. Ces nouveaux « enfants du siècle » réécrivaient les proverbes de Musset dans les décors flamboyants des studios d'Hollywood. La recette de cette douceur de vivre tenait à la tendre immaturité de la voix de Marilyn Monroe ou à l'élégance d'un Fred Astaire impérial… Dans ce cinéma là, où tout était allégorie, chacun projetait ses rêves, ses utopies.

Il semblerait, au fond, que le cinéma MacMahon, créé en 1938, n'ait connu sa véritable gloire qu'à partir de la Libération où les Parisiens, privés pendant quatre ans des chefs d'œuvre d'outre-atlantique, tels « Le Dictateur » de Chaplin ou « Citizen Kane » de Welles, découvrirent une Amérique à la fois sensible, hardie et éprise d'harmonie. Une poésie colorée, parfois primesautière, souvent innocente, revenait en boucle, à chaque séance du MacMahon. Nul, jamais, ne saurait se lasser de ce plaisir profond, de cette plénitude partagée.
MacMahon - 5, avenue Mac-Mahon
Texte Lucien Maillard


Un foyer du renouveau de la pratique musicale, où convergent les arts.
Le Conservatoire du XVIIe Arrondissement est actuellement réparti sur deux sites :
- le site Claude-Debussy,
- le site de La Jonquière.
Le bâtiment abritant le Conservatoire Claude-Debussy a été construit en 1880 par l'architecte Jules Février pour la famille De Havilland, célèbres fabricants de porcelaine de Limoges. De nombreux artistes et écrivains tels Zola, Rodin ou Renoir y ont été invités. Depuis 1982, cet hôtel particulier accueille le Conservatoire créé dans les années 1960 par Mme Haas-Hamburger.
Aujourd'hui, plus de 800 élèves y reçoivent un enseignement artistique dispensé par environ 60 professeurs, du niveau initiation au cycle spécialisé.
Directeur du Conservatoire depuis 2005, Mathieu Ferey est pianiste de formation et musicologue. Depuis 2007, l'établissement est associé au site de la Jonquière et à ses 600 élèves, couvrant désormais un vaste champ de disciplines allant de la musique ancienne au jazz, en passant par la danse et l'art dramatique.
EN PROJET : DE NOUVEAUX LOCAUX !
L'actuel conservatoire est un beau lieu mais il est totalement sous dimensionné si je le compare au conservatoire moderne de Vincennes, une ville de 44 000 habitants, déclare Mathieu Ferey . Il y avait pourtant autant d'élèves à Vincennes qu'au conservatoire Claude-Debussy. Dans notre arrondissement nous sommes arrivés à saturation. On pourrait attirer davantage de jeunes pratiquants et mieux assumer nos missions si nous possédions un conservatoire rationnel.
Le nouveau Conservatoire Claude-Debussy a été imaginé par l'Agence Basalt Architecture, qui a précédemment réalisé la Médiathèque de Saulx-les-Chartreux et l'École de Musique et de Danse de Franconville. Il se situera au 220-222 rue de Courcelles, en lisière de Levallois-Perret, dans la perspective du clocher de Sainte-Odile.
Le bâtiment s'articule autour d'un patio central. Le hall comprend une salle de diffusion, que surplombe une grande terrasse plantée. La surface totale atteint 3 000 mètres carrés. Des passerelles, escaliers et coursives facilitent le passage entre les différentes salles. Des baies vitrées permettent une meilleure vision d'ensemble. Le cloisonnement habituel des Conservatoires est donc totalement abandonné, afin de contribuer à des échanges vivants entre les praticiens musiciens, danseurs et acteurs, mais aussi avec le public. La façade de couleur ocre s'harmonisera avec la végétation qui l'entoure, ses reflets cuivrés rappelleront la couleur de certains instruments à vent. La toiture végétale est constituée de plantes grasses qui assurent une couverture isolante, le Conservatoire se voulant aussi un modèle en matière de développement durable.


Le rayonnement d'une institution privée française
L'Ecole Normale de Musique du boulevard Malesherbes, dont la renommée attire des étudiants du monde entier, vit sans subvention. Cet exploit relève du sacerdoce. Entretien avec Henri Heugel, directeur de l'Ecole Normale Musique de Paris.
Henri Heugel parcourt les salons restaurés de l'Ecole Normale de Musique avec une joie sincère. Il fait admirer à ses visiteurs les allégories des plafonds du superbe hôtel de la marquise de Maleissye jadis fréquenté par Marcel Proust. La salle Albert Roussel, où deux pianos fermés, patientent respectueusement, côté à côte, devant le buste du compositeur, a également retrouvé ses ors et ses tapisseries. « Voilà ce que nos mécènes nous ont permis de restaurer, explique-t-il. Même les cheminées de marbre, qui avaient été volées, un week-end, il y a quelques années, ont été reconstituées en stuc. Que ferions-nous sans la générosité des mécènes ? » La Marquise de Maleissye avait fait don de son hôtel à Alfred Cortot, en 1919, afin de créer cette école destinée, à l'origine, à former des enseignants et à diffuser l'enseignement musical français. Aussi, les deux fondateurs de l'Ecole Normale de Musique - Auguste Mangeot, directeur du Monde Musical, et Alfred Cortot, pianiste et pédagogue - visaient le rayonnement durable de la culture française, en particulier des ses compositeurs et de ses musiciens. Cortot voulait favoriser chez ses élèves, selon ses propres termes, « l'imagination éclairée par le goût ». L'Ecole Normale de Musique avait pour originalité de ne pas limiter l'âge des admissions, d'être ouverte largement aux étudiants étrangers et de former à la fois des solistes et des pédagogues. Ces cursus s'étendaient à l'étude approfondie d'un instrument, au solfège, à l'écriture, à l'histoire de la musique, à la pratique du répertoire de chambre et à la pédagogie. Il s'agissait, pour Cortot, d'offrir un paysage quasi intégral de la musique afin qu'ils décident de leur vocation intime, en toute connaissance de cause. Cette ambition humaniste a été poursuivie par les présidents successifs : Charles Münch, Henri Dutilleux, jusqu'à Thierry Jacquillat, aujourd'hui. L'indépendance d'esprit associée à une grande exigence - fondée sur les humanités s'accompagnait d'une diversité des enseignements dès 1919 : les langues vivantes, l'acoustique, voire la gymnastique rythmique.
Lauréats internationaux
Le temps a donné raison à Alfred Cortot. L'Ecole Normale du boulevard Malesherbes a accueilli, parmi ses enseignants, les plus grands : Messiaen, Stravinsky, Samson François, Pablo Casals, Wanda Landowska, Nadia Boulanger, Joachim Rodrigo, Jacques Thibaud, Yvonne Lefébure, Arthur Honneger, André Navarra, Reynaldo Hahn et Paul Dukas… Depuis plus de quatre-vingts ans, l'influence de l'Ecole ne s'est pas démentie. Pour preuve, les concours prestigieux, chaque année, distinguent ses plus brillants étudiants : notamment, en 2005, Shohei Sekimoto, élève de Marian Rybicki, 4ème prix au XVème conncours international Frédéric Chopin de Varsovie, Ekaterina Godovanets, grand prix du concours de la mélodie française de Toulouse, élève de Caroline Dumas, et Anna Kasyan, 2ème prix du concours international de chant « Renata Tebaldi ». En 2003, le prix Tchaïkovski de Moscou était remporté, pour la première fois, par une Japonaise : Mlle Uehara. En 2004, M. Song, un étudiant chinois qui avait passé trois ans boulevard Malesherbes, s'imposait, à vingt-quatre ans, au concours Long-Thibaud.
Le prix de l'excellence
Cette excellence, sur la longue durée, a un prix. C'est celui de la rigueur, d'une extrême vigilance dans les dépenses et de la nécessité - faute de subventions de l'Etat ou de la Ville de Paris (à l'exception de celles consenties pour la réfection de la façade) - de trouver toujours de nouvelles ressources, au-delà des frais de scolarité. « Nous déployons nos activités dans les grands concours, au sein des académies d'été et des festivals car nous devons être présents en France et dans le monde, souligne Henri Heugel. Or, contrairement à l'ensemble des conservatoires régionaux ou municipaux, nous n'avons pas d'aide de l'Etat pour le fonctionnement. Nous sommes la seule institution musicale en Europe dans cette situation. »
Pour planifier le fonctionnement de l'Ecole Normale de Musique sur une période au moins de deux ou trois ans, Henri Heugel, à partir de 1998, a dû faire assaut d'imagination : « On s'est mis à gérer, à trouver des mécènes. Mais cette situation singulière dans l'ensemble de l'Union européenne me semble un anachronisme. Par exemple, nous accueillons environ 80 enfants, chaque année, dans nos classes. On pourrait imaginer que l'Etat, comme pour les écoles catholiques sous contrat, établisse une convention avec nous pour recevoir, à des tarifs plus raisonnables, des enfants du quartier. Je crois que c'est notre intérêt, sur ce point, d'avoir l'aide de l'Etat. Nous avons une force incontestable : la confiance du public. S'il est normal que la France ait un grand conservatoire public, est-il logique que le seul établissement français privé d'enseignement supérieur de la musique ne reçoive rien ? »
L'Ecole Normale de Musique, qui forme en priorité des professionnels, professeurs et concertistes, accueille cette année 1100 étudiants du monde entier. Elle compte 120 professeurs et 15 salariés - c'est là qu'on voit qu'elle est privée ! - pour organiser les cours, préparer les cursus, assurer l'administration et faire vivre la salle Cortot voisine. « Tout cela est rendu possible, reconnaît Henri Heugel, grâce au mécénat privé français et étranger. La fondation Zaleski aide une trentaine d'étudiants. M. de Beistegui prend en charge un certain nombre de boursiers comme Anna Kasyan, géorgienne, ou Yuriko Komaï, japonaise. Ces mécènes sont des amis. Grâce à eux, beaucoup de jeunes musiciens assurent le rayonnement de l'Ecole Normale à l'étranger. Généralement, les gens viennent terminer leurs études et se perfectionner ici. Comme l'Alliance Française, notre école est un outil de diffusion de la culture française. Beaucoup de nos professeurs, au cours des « masters classes » vont porter la bonne parole sur tous les continents. Nous avons quatre classes préparatoires dans le monde : au Japon, près de Kyoto, à Athènes, à Rome et à Casablanca. »
S'il entend préserver cette indépendance de l'Ecole Normale de Musique, Henri Heugel estime qu'il serait raisonnable que cette « chancellerie » de la musique française, à l'époque de l'Internet, ne soit pas seulement dépendante des dons privés : « L'Ecole Normale, c'est une entité extraordinaire qu'il faut développer. Elle ne doit pas devenir un musée. Nous sommes un exemple d'entreprise privée mais cela ne doit pas empêcher l'Etat d'apporter sa quote-part à cette influence mondiale. Surtout en Asie. »
Les mardis et les jeudis de la salle Cortot
Les talents de demain
La Salle Cortot, voisine de l'Ecole Normale, rue Cardinet, n'est pas plus subventionnée - même pas par la Ville, curieusement -? que l'établissement d'enseignement supérieur. Pourtant, chaque semaine, le mardi et le jeudi, à 12h 30, elle permet à tous les habitants du 17 ème d'écouter les interprètes de demain, pianistes, guitaristes, flûtistes ou chanteurs lyriques. Ces concerts sont une occasion unique de découvrir les nouveaux virtuoses.
Masters classes
Tarif préférentiel grâce à Parisdixsept
Le Salle Cortot accueille, tous les mois, des masters classes d'une qualité exceptionnelle.
Texte Lucien Maillard


Historique du Siège de La grande Loge de France, l'immeuble du 8 rue Puteaux.
En 1884, Bénigne de Janville et les franciscains de Nantes décident de fonder une communauté à Paris. Ils se cherchent un lieu avec l'aide de l'archevêché de Paris, qui n'y était pas favorable dans un premier temps, les relations à cette époque étant très tendues entre l'église catholique et l'Etat.
Une fois acquis l'immeuble du 8 rue Puteaux - jusque là occupé par l'institution protestante Duplessis-Mornaiy, l'architecte Charles Normand (ou Léonard Demazure selon les franciscains) construit pour la somme de 500 000 Francs de l'époque (soit 1 450 000 €) le bâtiment qui est achevé en 1886. Une première chapelle est construite en 1888.
Du fait de sa très grande fréquentation, la chapelle doit être agrandie et sa reconstruction s'effectue grâce à la somme de 300 000 Francs de l'époque (soit 870 000 €) prêtée en 1893 et 1895 sur la durée de 20 ans par une généreuse paroissienne, mademoiselle Aimée Dolbeau. Peu après 1900, sans explications, celle-ci réclame le remboursement intégral et immédiat des sommes engagées. Devant l'incapacité de la communauté de s'exécuter, la paroissienne s'adresse à l'archevêque de Paris pour récupérer ses fonds.
Les franciscains sont expulsés. On ne laisse que deux moines en civil pour régler les affaires courantes. En 1906, le couvent est définitivement fermé. Mademoiselle Dolbeau écrit alors au pape Pie X pour retrouver son argent. Elle le menace de scandales dans la presse anticléricale et Franc-maçonne. Effrayées à cette idée, les instances de Rome ordonnent au début 1907 le remboursement par la communauté des franciscains et la vente du bâtiment. Cette affaire n'est définitivement réglée qu'en 1913.
La Grande Loge de France, qui se trouve à l'étroit dans les murs du 42 rue Rochechouart, cherche un autre local depuis 1903.
L'ancien couvent est finalement acheté en 1909 pour 300 000 Francs de l'époque par messieurs Bernheim, qui louent la chapelle et le jardin entourant le chœur à un industriel pour un bail de dix ans. Celui-ci installe dans la nef la salle de projection du Fééric Cinéma, dans la crypte une piste de skating ; le reste du bâtiment attend des locataires pendant plus de deux ans.
En 1910, la pugnacité du Frère Francfort convainc les membres de la Grande Loge de France d'acheter l'ancien couvent des franciscains pour y installer le siège social et les temples.
Durant la guerre de 1914-1918, le Conseil fédéral de la Grande Loge de France décide de transformer à ses frais une partie du 8 rue Puteaux en un hôpital de 28 lits avec une salle d'o pération pour servir d'annexe à l'hôpital militaire Villemin.
En 1924, le cinéma fait place à un bal populaire assez connu et plutôt bien fréquenté appelé Le bal de l'Abbaye , où se produisait le célèbre accordéoniste Emile Vacher, un des inventeurs du musette. Virtuose du diatonique, il jouait avec Jean Peyronin au piano, Charles Chener dit Charlot Jazz au saxo, et Gusti Malla, le gitan, au banjo et à la guitare. En l'honneur des lieux, il composa en 1927 un morceau célèbre, intitulé : « La valse de l'Abbaye ». Des reines de la musette comme Damia, Fréhel, Emma Liebel et Jane Chacun se sont produites au bal de la rue Puteaux.
Dès 1928, le Conseil fédéral de la Grande Loge de France cherche à récupérer la chapelle et le jardin attenant au couvent. Il envisage des travaux pour couper ce monumental édifice en deux dans le sens de la hauteur, pour créer deux temples dans la partie supérieure et une salle des fêtes au rez-de-chaussée.
Finalement, la Grande Loge de France récupérera la chapelle à la fin de 1929. Des travaux d'aménagement l'amputent de ses bas-côtés, qui deviennent des réserves.
Le 15 juin 1940, les soldats du commando Rosenberg forcent la porte du 8 rue Puteaux. Les coffres sont fracturés et les archives sont emportées en Allemagne. Les locaux sont saccagés par les partisans de Vichy, et le mobilier emporté. Le lieu est donné à Henri Coston, un anti-maçon virulent, qui y établit son « centre de documentation » combattant les Francs-Maçons.
Dès la libération de Paris, l'immeuble est restitué à la Grande Loge de France.
Au couvent en 1948, il est fait mention de l'étude de travaux dans la salle des fêtes, en vue de la couper deux fois en deux. La partie supérieure devient le grand temple. Dans le chœur on installe la Bibliothèque, dont les armoires sont construites par les élèves ingénieurs de l'école des Arts et Métiers de Paris. Le reste du rez-de-chaussée devient le temple appelé Franklin Roosevelt en l'honneur du président américain.
Depuis cette époque, le grand temple n'a pas été modifié dans sa structure ni sa décoration. Seuls les trois luminaires et les sièges ont été remplacés au fil du temps. Il est à noter que les vitraux de 1895 - de type grisaille - ont été conservés et même préservés : divisés en deux sortes, les premiers sont encadrés par un chapelet franciscain et les seconds par une cordelière.
En 1967 de nouveaux travaux modifient considérablement l'aspect des lieux. L'ancien déambulatoire du couvent est couvert, pour créer un atrium qui accueille les premières vitrines du musée. Des bureaux sont créés dans les étages.
Sources :
Frères du large, Louis Paumier
Histoire des domiciles de la GLDF,
Jacques Azoulay
Circulaire du Conseil Fédéral
Actes des couvents de la GLDF


La floraison des jeunes talents
Le printemps est l'un des temps forts de la salle Cortot. L'auditorium d'Auguste Perret reçoit les grands chanteurs de demain, le nouvel ensemble MusicAvanti et les virtuoses sélectionnés pour le concours de piano Animato.
Il faudrait, pour la santé de l'esprit et la témérité du cœur, consentir fréquemment une halte musicale dans la belle salle dessinée par Auguste Perret, rue Cardinet. L'envoûtement des grands aînés - Pablo Casals, Jacques Thibaud, Dinu Lipatti, Samson François - y flotte encore et les jeunes musiciens viennent respirer ici un air plus léger, un amour absolu de l'harmonie. Dans le cadre des « Master Classes » de l'Ecole Normale de Musique de Paris, la salle Cortot a reçu en 2009, le chanteur d'opéra Jean-Philippe Lafont, le 7 avril, et le pianiste François-René Duchâble qui avait décidé en 2008 de renoncer aux concerts, aux tournées pour se consacrer à son « vice impuni », comme disait le poète, : les sommets et les cols de Haute-Savoie. Les « Masters Classes » sont une occasion unique pour explorer, tandis que le maître conseille l'élève généralement surdoué - lauréat d'un grand concours -, des œuvres que l'on croit connaître. Même pour l'auditeur, cet exercice d'humilité se révèle fort utile. L'apparition quasi miraculeuse, le 26 avril, de François-René Duchâble, arraché à sa thébaïde de Saint-Jorioz, au bord du lac d'Annecy, constituait déjà un événement.

Les futurs Lipatti
Les 4,5,6 et 7 décembre 2010, dix jeunes virtuoses, lauréats d'autres concours internationaux venus d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord, se soumettront aux épreuves du douzième concours de piano Animato. Lapremière épreuve, le samedi 4 décembre, se déroule en présence du seul jury. Elle comporte un Prélude et Fugue du "Clavier bien tempéré" de J.S Bach, le reste du programme étant libre.
Les deux autres épreuves sont publiques :
- la deuxième épreuve se compose uniquement des œuvres de Chopin, au choix du candidat. (dimanche 5 décembre)
- le programme de la troisième épreuve et finale est entièrement libre, il doit cependant inclure les Scènes d'enfants op. 15 n° 1 et n° 13 de Schumann (lundi 6 et mardi 7 décembre).
Le jury international, chargé de départager les dix candidats retenus, est co-présidé par Dan Zhao Yi et Marian Rybicki. Parmi les membres du jury figurent notamment Sergio Perticaroli (Grand Prix du 1er Concours Busoni en 1952, prélude à sa longue carrière internationale), Boris Petrushansky (professeur à l'Académie d'I mola), Zhu Xiao Mei (une des plus grandes interprètes actuelles de J-S Bach), Jean Fassina (pédagogue, auteur de la « Lettre à un jeune pianiste »), Alexander Kobrin (1er Prix Van Cliburn).
Réservations : Master Classes : 01 47 63 84 02 Concours Animato : 01 45 55 93 92
Texte Lucien Maillard


Et si Paris restait une fête ?
La salle Wagram, rue Montenotte, dans le 17e arrondissement est sans doute le plus ancien lieu de fêtes à Paris. Pèlerinage sur les pas de Callas et de Duke Ellington.
1812. L'Arc de triomphe s'élevait doucement tandis que l'Empereur engageait la Grande Armée dans l'aventureuse campagne de Russie. C'était l'époque où le Paris enrichi de l'Empire s'encanaillait sur le versant nord de la butte de l'Etoile, de l'autre côté de l'enceinte des Fermiers généraux qui avait encore gardé son caractère de villégiature. Un vétéran de la vieille Garde impériale, Dourlan, avait jugé que le moment était venu d'ouvrir un caboulot, entre la barrière de l'Etoile et du Roule, là où il ne fallait pas s'acquitter de l'octroi sur les vins de Suresnes. Si l'exil définitif de Napoléon Bonaparte à Sainte-Hélène le chagrina, il se félicita toutefois de l'atmosphère d'insouciance de la Restauration qui attirait, sous la pergola de sa guinguette, des Parisiens avides de quadrilles et de valses venues d'Autriche.
Le rendez-vous bucolique, sous le Second empire, dans la griserie parisienne mise en musique par Offenbach, devint une véritable salle de bal, entourée de deux galeries d'étages où Bel Ami pouvait jeter son dévolu sur d'effrontées courtisanes aux épaules divines et pâles. C'est là que Maupassant et Zola captaient l'audace d'une époque sans remords…C haque année, la comtesse de Wagram donnait un bal d'apparat. Les barons et les banquiers de la fraîche aristocratie bonapartiste savouraient leur triomphe entre la Salle Wagram, rue Montenotte, et celle de l'Empire, reliées entre elles par un passage.
Le style troubadour
En 1899, la salle fut léguée à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres. Fait unique dans l'histoire des lieux de spectacles à Paris : sa gestion est encore assurée par les descendants de la famille Combes qui avait pris en charge l'administration de la salle au tournant du XXe siècle. Pendant près d'une centaine d'années, la salle Wagram, temple contemporain de l'éclectisme, a été associée à tous les symboles de la modernité - le Salon des Cycles et la première exposition d'automobiles à Paris-, à la boxe - Al Brown, Carpentier et Cerdan - et à la musique, de Léonard Bernstein à Callas, de Duke Ellington à Bud Powell. Patrick de Buttet, expert mondialement reconnu dans le domaine de l'art et président de l'Action pour la protection du patrimoine artistique des particuliers et des entreprises, l'Appap, est tombé passionnément amoureux de la salle Wagram. Cet enthousiaste veut redonner tout son lustre à cette architecture curieusement rococo aux qualités acoustiques exceptionnelles appréciées par tous les musiciens, en particulier pour les enregistrements.
Lors de la fête organisée le 10 décembre 1996 par Patrick de Buttet, la salle Wagram a retrouvé, pour un millier d'invités, toute sa splendeur d'antan. « C'était la première fois que la salle recevait pour elle-même, raconte Patrick de Buttet. Nous avons fait revenir des meubles des années vingt, commandés par Marius Combes. Ce mécène, qui faisait travailler les artisans d'art, s'était attaché aux derniers trémolos du style troubadour. La salle Wagram lui ressemble bien.» La soirée du 10 décembre était destinée à recueillir des fonds pour la restauration du plafond d'Adrien Fleuret, un ensemble de peintures, balustres et colonnades inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1981. « Nous devons consolider les stucs et restaurer les fresques du foyer découvertes il y a deux ans, explique Patrick de Buttet. Il suffirait d'un millier d'euros pour accomplir ce miracle.»
Pour ceux qui entendent encore, dans les galeries de la salle Wagram, les échos de la voix de Maria Callas et les ultimes notes de Bud Powell, accompagné par Charlie Mingus, cette réhabilitation d'un lieu culturel unique dans Paris n'a pas de prix.
Renaissance de la Salle Wagram : la beauté retrouvée d'un trésor parisien
La restauration exemplaire de la Salle Wagram a révélé le caractère unique de l'édifice qui a symbolisé, depuis le Seconde empire et à travers trois républiques, l'esprit de Paris. Parmi les hauts lieux de mémoire de la capitale, la Salle Wagram est le seul qui témoigne des griseries de "la Vie parisienne" de Jacques Offenbach et s'ouvre sur le futur, sur les entreprises nouvelles, sur la création.
La métamorphose de la Salle Wagram est stupéfiante car elle restitue la beauté baroque, éclectique, de ce décor "réédifié" pour la fête par l'architecte Adrien Fleuret, à l'apogée de Second empire, à partir de 1862, deux ans après la suppression du mur des Fermiers généraux et de l'octroi. La nouvelle salle était alors le diapason de " l'énorme cité en fête", selon le mot de Zola. Octave Feuillet, l'ami de la cour impériale, s'étourdissait de " l'immense vie extérieure" de la capitale " qui vous attire, vous excite, vous prend votre temps, votre esprit, votre âme et dévore tout…" Wagner, dans une lettre à Louis II de Bavière, affirmait que paris était " l'expression parfaite de notre temps". Tous les mondes se croisaient ici : tantôt l'aristocratie, lorsque la comtesse de Wagram y recevait le Gotha.
Sans effacer le passé sensible du Paris populaire, l'admirable restauration, supervisée par la conservation régionale des Monuments historiques, a rétabli la Salle Wagram dans son état originel en préservant le décor historique - pastiche néo-antique coloré à la manière d'Hittorff - et en l'adaptant aux exigences d'un établissement du XXIe siècle. Cette réussite peut être qualifiée d'exemplaire. Grâce à la suppression du coridor qui reliait la salle à l'avenue de Wagram et la création d'un large escalier, le visiteur découvre l'équilibre architectural de l'édifice. C'est une approche apaisante au superbe vestibule surmonté d'une frise de 1913, composée de danseuses et de musiciens grecs dignes d'un palais crétois, et d'intrigants balcons en ferronnerie.

En savoir plus : Amis de la salle Wagram, 01 40 60 11 00.
Texte Lucien Maillard


Pierre Franck ou la compagnie des poètes
Metteur en scène et directeur du théâtre Hébertot, Pierre Franck a été l'un des animateurs les plus actifs du théâtre privé parisien. Entretien.
Troublante coïncidence… Au moment où Pierre Franck, dans son petit bureau niché sous les toits d'Hébertot, commence à raconter sa traversée du « continent théâtral », le téléphone l'interrompt. Danièle Franck se tourne vers son mari : « Jacques Villeret est mort ». Dehors, devant Chaptal, il pleut. L'évocation du triomphe de Villeret sur la scène mythique des Batignolles, dans « La contrebasse » de Patrick Süskind, éclaire brutalement le paradoxe cruel de l'art dramatique : l'enchantement d'une soirée mué en nostalgie que l'on partage avec quelques initiés. Pour toujours. Comme la découverte d'une île inconnue.
L'amour du théâtre exigeant, fondé sur la qualité du texte, l'engagement de l'acteur et la loyauté de la mise en scène, a constitué pour Pierre Franck - tout au long de son parcours de metteur en scène et de directeur de théâtres - une quête morale autant qu'une ambition intellectuelle. « Après avoir vendu le théâtre de l'Atelier, explique Danièle Franck, nous avons pris deux années sabbatiques. Pierre s'occupait des tournées. J'ai voulu faire revivre le théâtre 347, rue Chaptal. Cela semblait difficile. Un jour, l'opportunité de reprendre Hébertot s'est présentée. Nous avons cédé à notre passion. » « Il faut être fou, aujourd'hui, pour se lancer dans une aventure pareille, assure Pierre Franck. Au début des années soixante-dix, il y avait 150 spectacles par an dans Paris. Aujourd'hui, on en recense 1000. De plus, la critique ne joue plus son rôle mobilisateur. Je me souviens de l'époque où nous allions chercher, à minuit, à l'Etoile, le Figaro pour prendre connaissance de la critique de Jean-Jacques Gauthier. Un bon papier et c'était le succès garanti pour longtemps. C'est ainsi que la compagnie Mercure s'est fait connaître. Par une critique de Gauthier. A onze heures du matin, après la parution de l'article, la location était pleine. »
Aux yeux de Pierre Franck, la baisse de fréquentation des théâtres - publics ou privés - correspond à celle des ventes des quotidiens. Théâtres et journaux formaient un attelage dont les critiques, redoutés, tenaient les guides.
L'humilité de Valéry
D'autres maux, pour le directeur d'Hébertot, affectent le théâtre contemporain : les enlèvements intempestifs des voitures sur le boulevard des Batignolles, l'insécurité le soir dans les transports en commun et la brièveté des saisons, limitées aujourd'hui d'octobre à février. « Les meilleurs mois sont octobre, novembre et décembre, indique-t-il. Je crois pourtant que nous jouons un rôle économique réel, dans le quartier. Mais Paris veut-il encore des théâtres ? On pousse les gens à rentrer chez eux au lieu de les pousser à sortir. » Pierre Franck, qui a travaillé avec les plus grands auteurs, ne se résigne pas au déclin de l'art dramatique. « J'ai connu l'époque où l'auteur était roi. On allait voir une pièce de Giraudoux, d'Achard, de Cocteau. J'ai rencontré trois fois Paul Valéry. Il a reçu très gentiment le jeune homme que j'étais alors. Il ne pensait pas qu'il pouvait devenir auteur dramatique. Il croyait que ce titre était réservé à des gens comme Edouard Bourdet. Paul Valéry est mort avant d'achever « Mon Faust ».
En fait, Pierre Franck ne dit pas, par excès de modestie, qu'il révéla, à travers « Mon Faust », « Monsieur Teste » et « Idée Fixe », l'œuvre de Valéry à un vaste public. « C'était un homme simple et un visionnaire, ajoute-t-il, tandis que Claudel - immense poète - était glacial… » De la fréquentation des esprits libres - Jean Anouilh, Félicien Marceau et François-Régis Bastide, notamment -, Pierre Franck a gardé le culte des beaux textes. Cette dévotion appartient, affirme-t-il, à un monde qui s'éloigne. « Il y avait encore au Rond-Point des Champs-Elysées, il n'y a pas si longtemps, quelques cochers de fiacre. Ils ont disparu sans que personne s'en aperçoive. Nous sommes un peu dans leur situation. Ça fait bien de parler de culture. Mais après… »
Les vocations d'auteurs dramatiques n'ont pas disparu. « On trouve des textes intéressants, constate Pierre Franck , mais pas d'interprètes. Aujourd'hui, pourtant, l'alchimie, c'est une tête d'affiche incontournable. Hélas ! les acteurs semblent se méfier des auteurs. Ils veulent tout réécrire. Autrefois, Sacha Guitry téléphonait à Pauline Carton et lui lançait : - Tu es libre ? On répète dans quinze jours… Les acteurs faisaient confiance aux auteurs. » Et Pierre Franck de citer l'exemple de Bernard Blier : « Un soir, très tard, nous lui avions déposé une pièce inédite d'Anouilh - « Le nombril » -, chez lui, à Neuilly. A deux heures du matin, il nous réveillait : « Je le joue ». Ce qui me rassure, c'est que les acteurs continuent de venir à Hébertot quand ils ont envie de jouer un texte. » Du regard, Pierre Franck invoque Charles Dullin dont le portrait orne son bureau. Comme le talisman d'une fidélité…
Du rififi et des larmes
Au commencement de la commune Batignolles-monceaux, la guerre des théâtres faisait rage. Les frères Seveste - fils de fossoyeur qui avaient indiqué, en 1815, le lieu d'inhumation de Marie Antoinette et de Louis XVI - avaient obtenu pour quarante ans le privilège d'exploiter les théâtres de banlieue. Or, ils n'entendaient pas s'établir aux Batignolles malgré le souhait de la population. Violant leur monopole, un saltimbanque entêté, Besançon Souchet, construisit rue Lemercier une salle que l'on pouvait transformer en théâtre en une « demi-heure ». « Un théâtre dans cette nouvelle colonie, soulignait le maire Constant Jaique dans une lettre au ministre de l'Intérieur , ne peut que captiver la population sous le rapport de l'agréable. » Le conflit dura au moins dix ans. Seveste, le pot de fer de ce roman balzacien, l'emporta aux dépens du pot de terre, le bon Souchet, au dépit de l'opposition des Batignollais. Ce qui devait devenir le Théâtre des Arts s'éleva à partir de 1838, sur une parcelle du sieur Puteaux, d'après les plans de Lequeux.
Avant 1940, la salle accueillit les maîtres du renouveau théâtral : les Pitoëff et Charles Dullin. Au lendemain de l'Occupation, le théâtre, voué au répertoire philosophique par Jacques Hébertot, présenta une curieuse adaptation de « La Condition Humaine » de Malraux dans laquelle deux figures inattendues débutaient : Jacques Dufilho et Roger Hanin.
Le misanthrope apprivoisé
« Sortie de scène », au-delà de la collaboration d'un jeune auteur dramatique, Nicolas Bedos, et de son père comédien, Guy Bedos, scelle aussi, sur la scène du Théâtre Hébertot, l'association d'un acteur rare avec un metteur en scène remarquable : Daniel Benoin qui dirigea longtemps la Comédie de Saint-Etienne. Pisteur d'auteurs neufs, Benoin a notamment monté les textes de Manchette, de Bourgeade, de Botho Strauss et de Thomas Bernhard.
La pièce de Nicolas Bedos, une comédie sans complaisance sur la douleur, pour un créateur, d'assumer l'image à laquelle son public le condamne, met en scène un Alceste défiant ses contemporains par ses imprécations et son impatience désenchantée. Le versant amer et désabusé, en somme, de la révolte… Cet hommage au Molière du Misanthrope stigmatise en réalité les piteuses dérobades des faiseurs d'opinion devant la gravité, le sens du tragique.
Texte Lucien Maillard

Lieux cultuels


Situé en bordure du boulevard périphérique, on accède au cimetière des Batignolles par l'avenue de la Porte de Clichy et l'avenue du Cimetière. Ouvert en 1833, pour la jeune commune de Batignolles-Monceau, sa surface était alors de 10 ares, et l'entrée se situait route de la Révolte. Agrandi en 1841 et 1883, il atteint environ 10 hectares. Son plan traduit bien les agrandissements successifs: à l'est partie ancienne, au centre, allées en croix avec rond-point et entrée avec pelouses, enfin au nord-est les dernières divisions. L'architectures la plus recherchée se trouve près de l'entrée et dans la partie centrale. Le vieux cimetière est traversé par le pont du boulevard périphérique qui ne fait pas de ce lieu un havre de calme, et nul ne vient sur la tombe de Verlaine réciter ses vers ou déposer quelques fleurs.

Y sont enterrés notamment (dans l'ordre des divisions du cimetière):
- 1ère division: La chanteuse Jane Margyl. Monument par François Sicard.
- 2e division: Allée des Fortifications. Jane Fournier (1911-1936), sculpteur. Style dépouillé de l'époque.
- 6e division: Josep Peladan (1858-1918). Curieuse mosaïque représentant le grand prêtre de l'Ordre des Roses-Croix.
- 8e division: La famille Jecoudez. Tombe Art nouveau.
La famille Cadola. Architecture intéressante.
- 10e division: Yvonne Moreazu (1892-1930). Plaque céramique couvrant une dalle portée des colonnes.
Céramique de "Bando".
- 13e division: Ernest Aquilas Christophe (1827-1892), statutaire. Personnage en marbre rose, la tête entre ses mains.
- 15e division: Gaston Calmette (1858-1914), directeur du Figaro. Haut monument dont la croix touche presque la dalle du boulevard périphérique.
- 20e division: Encore sous le boulevard périphérique, au milieu du carré: Paul Verlaine (1845-1896) . Tombeau très simple, une dalle entourée de chaînes soutenues par six pieux en fonte.
- 25e division: Fedor Chaliapine (1873-1938), dont le corps a été transféré récemment en Russie.
- 26e division: Paul Vidal (1863-1931), musicien. Architecture intéressante.
- 31e division: André Breton (1896-1966). Dalle située au milieu du carré.

Extrait de "Vie et histoire du 17e Arrondissement"


Église Sainte Odile
2, avenue Stéphane Mallarmé



Église Sainte Marie des Batignolles
77, place du Docteur Félix Lobligeois
Église Saint-François de Sales
6, rue Brémontier et 17, rue Ampère


Église Saint-Charles de Monceau
17, rue de Tocqueville


Église Saint-Joseph des Épinettes
40, rue Pouchet


Église Saint-Michel des Batignolles
12 bis, rue Saint-Jean


Chapelle Notre-Dame de la Compassion
1, boulevard d'Aurelle de Paladines


Chapelle Saint-Martin de Porrès
41, rue Jacques Ibert


Église Saint-Ferdinand
27, rue d'Armaillé et 5, rue Saint-ferdinand



Église Réformée des Batignolles
44, bld des Batignolles


Église Réfomée de l’Étoile
54-56, avenue de la Grande-Armée


Église Évangélique France-Mission
20, rue Lebouteux


Église Évangélique Luthérienne de l'Ascension
47, rue Dulong


Église Luthérienne Suédoise
9, rue Médéric


Église Protestante Arménienne
8 bis, rue des Ternes



Paroisse Roumaine
44, bd des Batignolles


Synagogue du centre Rambam
19-21, rue Galvani

Paris.fr ne fait aucun suivi publicitaire et ne collecte aucune donnée personnelle. Des cookies sont utilisés à des fins statistiques ou de fonctionnement, ainsi que d'analyse (que vous pouvez refuser ici), nous permettant d'améliorer le site en continu.

Plus d'informations