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Le bottier de la rue de La Forge, une pointure de la cordonnerie

Mise à jour le 23/01/2024
À deux pas de l’Arc de Triomphe, Long Liu fabrique des souliers d’exception grâce à un savoir-faire unique qui vient d’être récompensé par la Médaille de l’excellence artisanale.
Entrer dans la boutique « Les beaux souliers », c’est être saisi par une odeur de cuir qui vous plonge instantanément dans un univers de raffinement et de luxe. Depuis 2018, Long Liu, l’un des derniers bottiers indépendants à Paris, fabrique des souliers - et non des chaussures, il y tient ! - comme autant d’œuvre d’art pour les dandys chics et les hommes d’affaires. « Je travaillais dans la finance et le conseil, puis j’ai franchi le pas. Après un CAP en cordonnerie, j’ai tout appris avec l’un de mes associés Compagnon du devoir ».

Concevoir un soulier sur mesure est un long processus, « simple et compliqué »

Si la technique et les outils sont les mêmes utilisés depuis un siècle, l’œil du bottier est aussi aiguisé que son tranché pour couper le cuir. « Quand un client se présente à la boutique, j’observe sa façon de déambuler. On dévisage des pieds en quelque sorte ! » Après le choix de la matière et de la couleur, la prise de mesure, vient le piquage (assemblage du cuir) et la forme. À ce stade, le soulier n’est encore qu’un chausson d’essai. Il sera modifié après l’essayage avant d’ajouter la semelle, l’ultime touche d’une œuvre d’art artisanale qui demande en moyenne de six mois à un an de travail.

Chaussé comme la reine d’Angleterre

Sur son petit établi de travail, une paire prestigieuse attend son propriétaire. « Un monsieur très élégant. Il a choisi une bottine montante à boutons, style 18e siècle, en matières nobles. J’aurais bien aimé la garder pour la mettre en vitrine mais je n’ai pas les moyens », sourit-il. Pour trouver chaussure à son pied, comptez 3 000 euros pour du sur mesure, 1 500 euros pour du prêt-à-porter dont la vedette est la Chelsea. « J’aime particulièrement la travailler. À l’origine, la mère de la reine Elizabeth l’avait créée pour monter à cheval. Elle s’est masculinisée dans les années 60 avec les Beatles qui l’ont remise à la mode. » Reste une question ancestrale que l’on devait forcément poser. Les cordonniers sont-ils vraiment les plus mal chaussés ? « C’est vrai. J’accorde tellement d’importance aux souliers des autres que je ne regarde plus vraiment les miens ! »
Les beaux Souliers
11 rue Anatole de la Forge, 75017 Paris
06 52 62 56 25
Du lundi au vendredi de 10h à 19h - samedi de 11h à 19h


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